Bus et repas mystère

Publié le par Sébastien

Mon boulot terminé, je discute 5 minutes avec mon estomac qui, très honnêtement me débale toutes ses doléances sur les soupes et les nouilles instannées qu'il ne supporte plus. A la prochaine, il me le jure, il renvoie tout ! Je plie donc mes affaires et sac sur le dos, je me dirige vers le Wumei. Si l'on considère 3 niveaux de tailles de supermarchés, il y aurait le petit CDC (chinois du coin) ouvert 24/24 puis viendrait le Leclerc ou l'intermarché et enfin le gros Auchan-Carrefour. Le Wumei, c'est un de seconde catégorie.

C'est un gros soucis pour moi les courses. Déjà en France, j'aime pas ça. Quand je vais acheter à manger, j'en prends pour 3 semaines d'un coup, je bourre mon congélo jusqu'à la gueule et je tape dedans au fur et à mesure. Mais ici, j'ai pas encore de frigo. ça ne saurait tarder mais nul besoin pour l'instant, mon salon et ma cuisine remplaçant déjà parfaitement ce rôle réfrigérant. La place sur le rebord de la fenêtre et dans mon porte bagage de vélo ou le nombre de sacs que je suis capable de tenir dans le bus n'étant pas bien grands, je suis obligé d'aller faire les courses assez souvent. Trop souvent. En plus, je ne sais jamais que choisir. Au rayon frais, j'hésite toujours entre le crapeau vivant et l'anguille pas très vive; au rayon charcuterie, c'est entre le poulet entier et séché, et les saucisses de nature indéterminée; deux gondoles plus loin, c'est une compilation de boulettes de couleurs différentes. ça donne pas envie et en plus, je ne sais pas ce qu'il y a dedans (faudra que j'essaie un jour où j'arriverai à y traîner Xie Xin). Bref, c'est un calvaire...

Mais, motivé et torturé par mon estomac, j'y vais, me tape tous les rayons sans exception parce que je n'ai pas compris comment fonctionnait ce magasin. Le sucre est avec les pâtes alors que le miel est à l'opposé des confitures. Enfin c'est infernal. Et là, alors que mon regard butine les étiquettes de couleur, j'avise une boite singulière et m'en empare prestement ! Regardez comme elle est belle ! (vous avez vu comment j'ai judicieusement et imperceptiblement caché le produit ?). Aller, je l'emporte, ça me fera mon repas et ça changera !

Là dessus c'est pas tout de faire les courses mais il faut rentrer aussi... Plutôt (Wouf !) que de tenir 5 sacs dans les mains, je bourre mon sac à dos et n'en conserve que 2 légers. J'ai bien fait parce qu'au moment où j'arrive devant l'arrêt de bus en face du Wumei, mon bus (le n° 960) s'approche, bondé comme un bus en chine aux heures de pointe (j'ai pas trouvé une autre expression plus juste pour décrire la situation, "comme des sardines" n'étant pas suffisant parce que dans une boite, il n'y en a que 4 ou 6 alors que là...). Bref, je me dis que je ne tente même pas le coup, il y a déjà 25 autres personnes qui veulent monter aussi et je remonte donc les arrêts pour choper un bus là où normalement il y a moins de monde. Après 15 minutes de marche, m'y voici. Effectivement, le bus suivant est plein mais j'arrive quand même à monter et à me faire une petite place. Seulement, il n'y a bien que moi dans ce bus à avoir un sac à dos et des sac de courses. Je prends une de ces places !

S'ensuivent 27 minutes de bonheur intense, de frottements des corps, de transpiration, de gémissements et de petits cris à chaque coup de (f)rein brutal du bus permettant ainsi des mouvements de va et vient d'avant en arrière de l'ensemble de la masse humaine. L'air est moite, les muscles se bandent, les esprits s'échauffent, des injures volent ("oh mon salaud vient ici que j'te mette une correction"), les vitres se couvrent de buée, toujours plus de personnes nous rejoignent dans cette communion des sens (je vous ai parlé de l'odeur des chinois ?). Orgasmique !

Mais déjà il faut descendre. Finie la bagatelle, me revoici tout seul dans la nuit froide. Quelques enjambées et je suis chez moi. Là, je vide mon sac et prends religieusement LA boite dans mes mains. A nous deux ! Ma respiration s'accélère, je sens revenir en moi des sensations vécues dans le bus, une goutte perle sur mon front bientôt rejointe par une autre au bord des lèvres. Le produit est fabriqué en Allemagne. J'ouvre la boite. Délicatement, presque en fermant les yeux, tentant d'imaginer l'intérieur et de devenir l'odeur.

Pas d'odeur... Bizarre... J'ouvre les yeux. Ah ben forcément ! Une boite en fer... Je vérifie l'emballage. J'aurais quand même pas acheter une boite de thon ? Bon, la visite continue. L'émotion est partie, seule reste la titillante envie de l'inconnu. Je décapsule la boite. Soulagement, il n'y a pas d'huile, c'est donc pas du thon. Par contre, ça brille à l'intérieur... Un papier en aluminium entoure mon repas... Crévindiou ! Mais qu'est-ce que c'est qu'ce truc ?

Je vous laisse réfléchir, réponse demain ;-)

Publié dans Bilou en Chine

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V
Du paté Henaff ? <br /> <br /> Un oeil de boeuf confit ? de la confiture de tétard ? <br /> <br /> Vazy dis nous !!! viiiiite !
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C
une choucroute!
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C
quel suspens ..je ne peux attendre plus lgtps ..je halete comme un gd fou.. la journee sera longue !
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