... moins on a de riz !

Deux heures plus tard, en sortant du labo, je croise 12 gars portant des vestes et avec chacun une pelle sur l'épaule. Parce qu'ici, quelque soit ton métier, il faut porter une veste, ça fait classe ! Mais quand on voit des balayeurs de rues, des pelletiers ou des vélotiers qui trainent leurs monticules de recyclage avec des vestes, ça fait bizarre.
Et sinon mon coup de gueule du jour ! Dans l'ensemble, les chinois sont sympa avec moi j'ai pas de problème, ils sont prévenants, disponibles et font ce qu'il peuvent pour parler anglais quand ils connaissent deux mots. Mais au niveau vie sociale et politesse, là, c'est un autre monde. Et des fois, je craque tellement ça m'énerve...
Je partage depuis 2 semaines (fin des vacances) le labo avec une technicienne. Jusque là, rien de bien grave sauf qu'elle fait plein de trucs qui m'énervent... Des fois ça part d'un bon sentiment mais au bout d'un moment, ça me gave. Quelques exemples :
1) Elle me cause toujours en chinois alors que je persiste à lui dire (dans sa langue !) que je ne comprends rien, elle pourrait simplement m'expliquer avec les mains plutôt que de me gueuler dessus. Son volume sonore est tellement élevé que je ne sais jamais si elle m'injurit ou si elle me dit j'ai un beau postérieur.
2) Elle veut m'aider alors qu'elle a son boulot à faire, je lui dit gentiement que non, c'est pas la peine, que j'ai ma méthode, que mes flacons, je les laisse tremper une petite heure dans l'eau parce que c'est plus facile à laver après, et quand je pense qu'elle a compris, je m'éloigne et paf, elle se jette dessus. Dépité, je la laisse faire, la remercie avec un sourire crispé et attends qu'elle sorte pour les relaver parce qu'ils sont fait à moitié.
3) Le soir, je range tout, j'ai un ordre à suivre dans mes échantillons alors ils ont chacun une place précise sur la paillasse et le matin quand je reviens, comme elle avait justement besoin de la place où j'avais mes échantillons mais pas le reste de la paillasse vide, elle a tout déplacer. Pour des échantillons qui ne doivent pas bouger pour laisser décanter le sédiment, c'est super.
4) Elle me coupe les hottes le soir en partant alors qu'il y a plein d'acides dessous. Et pas des plus tendres... Résultat, je m'explose les yeux et les narines en arrivant le matin. Elle fait ce qu'elle veut avec ses acides (elle me fait peut d'ailleurs parfois, les attaques acides hors de la hotte, les gants Mappa qui s'en sont tellement pris dans la gueule qu'ils ont fondus et collent...) mais moi, ma vie, j'y tiens un peu...
Avant hier, j'avais un bon vieux Metallica en fond sonore mais pas trop fort pour pas déranger les gens qui bossent dans les pièces à côté. Quand elle rentre, je change en mettant un truc plus calme, passe partout. Elle s'approche des enceintes, colle son oreille dessus, me blablatise un truc que j'interprète comme "Mais on entends rien là, faut pousser le son à fond !" ce qu'elle fait en branchant SA radio à fond ! J'ai compris, je coupe ma musique et je me tape "Looooooove Raaadioooo" à donf' tout l'après-midi. Je suis fan... Que des niaiseries "I love you baby, baby I love you"... Mais je me dis que c'est un malentendu et qu'elle ne voulait pas du tout me dire que ma musique était de la merde.
Le lendemain, j'avais prévu le coup, cette fois, c'était Brel qui m'accompagnait. Elle débarque, rote un gros coup avant de me dire bonjour, reste 23 secondes dans la pièce, gueule (parle) un coup et ressort. Elle revient immédiatement avec son poste de radio qu'elle déplace avec elle parce qu'elle bosse dans plusieurs salles, ne me dit pas un mot, ne me fait pas une reflexion sur le volume sonore de Jacques et branche sa radio à fond. Je suis resté sans voix... J'ai trouvé ça d'une impolitesse. Même pas de "ça t'ennuie pas qu'on change, que je mette la mienne de musique ?", rien... Simplement la méthode chinoise : chacun pour soi, le plus fort survivra. Dans le bus, le métro, les files d'attentes, les caisses, en voiture, c'est pareil, le premier qui passe à gagner. Si je peux écraser 20 personnes pour avoir une place assise, j'écrase ; si il y a un vélo au milieu de la rue, je klaxonne et j'écrase ; ta musique me plait pas, je mets la mienne beaucoup plus fort et j'écrase...