Lijiang 1

Sauf qu'il n'y a personne... "Cosette" n'est pas là, la patronne dort, son pote ronfle dans une pièce fermée et même la porte de l'auberge est fermée à clef... Super... Le temps passe, le gars ronfle tellement fort qu'il ne nous entend pas, la patronne fait de même quand Cathy va taper à sa porte. Finalement, la petite Cosette arrive juste à temps, nous payons et partons sans petit dej'. Derniers regards sur une ville et des paysages qui nous auront fait réver pendant 4 jours.
Voyage en bus dans le silence... Le brouillard est là, partout autour de nous. Nous avons bien fait de décider de ne pas faire la rando des gorges du saut du tigre. Un brin de regret tout de même, ça devait être une sacrée balade mais l'altitude nous a bien cassé et nous n'aurions pas pu faire sereinement 20 kilomètres par jours dans la montagne. Et puis avec ce brouillard, plus de regret du tout au final.
L'arrivée à Lijiang fut rude. Bien chargés, nous suivons les indications obtenues hier de la mère et de son fils pour éviter le quartier trop touristique et nous retrouver dans la vieille ville mais encore un peu protégée. But du jeu, trouver un toit !
Le premier arrêt nous propose des chambres hors de prix. Dommage, le cadre était agréable.
Le second petit hotel, nous offre une chambre pour 2/salle de bain/TV etc pour super cher (12€ la nuit, faut pas faire que déconner non plus). On papote 5 minutes pour savoir s'ils n'ont pas d'autres chambres avec dortoirs et salle de bain commune. Et là, elle nous dit (enfin, je comprends) : ah si on a des chambres "with ol' bathroom" ! "Old bathroom" ? qu'est-ce donc ? Discussion de sourd pendant 10 bonne minutes pour comprendre qu'il s'agit en fait de "without bathroom". ça parait surement évident dans le coin mais pour nous, il nous a fallu un petit temps pour comprendre qu'on pouvait louer des chambres sans salle de bain ni toilettes, même communes...
Le troisièmes est le bon (enfin surtout, nous n'aurons pas le courage d'en faire plus). Pas cher (3€) en dortoire de 4 (mais nous ne serons que 2 tout le temps) tenu par une famille sympa, communs très corrects (sauf après le passage d'une petite fille à gastro, mais je n'en dit pas plus, ça arrive à tout le monde).
Tatage de l'ambiance de la ville comme approche de premier jour. Comme à chaque fois, on est déçus, trop de monde, trop artificiel, trop de babioles-shops. Donc nous fuyons. On se perd alors dans plein de petites rues où nous sommes seuls. Comme à Zhongdian, une grande partie de la ville est en préparation pour accuillir encore plus de touriste. Chaque porte est un babiole-shops en puissance.
La ville pourrait être charmante avec tous ses canaux courrant entre les maisons. A l'origine, Lijiang a été construite autour de ses canaux, pour respecter l'harmonie de la nature. Maintenant, ces petits bras de rivières sont bétonnés ou pire créés pour faire plaisir aux touristes. Quelques uns tout de même gardent un brin d'authenticité.
Puis retour progressif à la civilisation, la marée humaine nous submerge progressivement. Faut pas nous brusquer nous. la foule, il faut qu'on y rentre à notre rythme pour arriver à l'accepter... Mais une fois qu'on est lancé, on devient généralement de bons touristes ! Lijiang est la ville des canaux et des lampions. Alors il faut slalommer entre le touriste chinois, le marchand en levant la tête pour éviter les lampions et en la baissant pour regarder où tu mets les pieds. Pas toujours facile...
Grosse déception sur le bruit de la ville et la marchandisation des minorités locales. Le bruit tout d'abord. Comme partout en Chine, le bruit est omniprésent mais encore plus dans les rues commerciales où les vendeurs et les restaurants se font concurrence. ça sera à celui qui fait le plus de bruit (sono, concert, karaoké dans la rue, sifflets etc) ou à celui qui mettra le plus de rabatteurs dans la rue qui vont te sauter dessus et t'agresser (physiquement) pour que tu lises leurs menus et pas celui du voisin...
Quant aux minorités. Alors qu'à Zhongdian, nous avions vu l'ensembel du village danser ensemble dans un sentiment d'appartenance à un groupe, ici, nous ne voyons que des gens payés par la ville ou les resto pour venir danser quelques minutes un geste répétitif. Décevant...
On finit la journée par un thé avec vue sur les toits de la ville puis retour de nuit à travers les touristes jusqu'à l'auberge, petite douche pour délasser nos pieds et hop, au lit !